Il y a dans l’acte de choisir ses lunettes quelque chose d’intime, presque sacré. Ce petit objet qui se pose sur l’arête du nez n’est pas qu’un outil pour mieux voir : c’est un manifeste esthétique, un miroir du moi, un bijou quotidien que l’on ne retire jamais vraiment. Pendant longtemps, j’ai porté mes lunettes comme une contrainte. Aujourd’hui, je les arbore comme un ornement, une affirmation, un luxe revendiqué avec ferveur.
Les lunettes de luxe m’ont révélée à moi-même. Dès que j’ai enfilé ma première paire de Dita Flight-Seven — légère comme un souffle, mais avec des finitions en or 18 carats — j’ai su que je ne pourrais plus jamais revenir aux montures banales. Ce n’était plus seulement “voir le monde”, c’était le traverser avec autorité et grâce.
II. La lunette comme bijou : quand le design dépasse la fonction
Ce qui frappe immédiatement dans l’univers des lunettes haut de gamme, c’est le souci obsessionnel du détail. Chez Cartier, les branches sont polies à la main, parfois rehaussées d’incrustations de corne, de bois précieux ou de métaux nobles. Un modèle comme la Cartier Panthère n’est pas un simple accessoire : c’est une œuvre d’art facettée, pensée pour sublimer chaque visage comme un serti encadre un diamant.
La maison Jacques Marie Mage, quant à elle, me fascine pour ses séries ultra-limités, son attachement à l’artisanat et ses collaborations culturelles. Porter une Zephirin ou une Dealan, c’est comme porter sur soi l’esprit du cinéma américain des années 60 — une lunette qui parle, qui raconte, qui vibre.
Chez Gentle Monster, le design flirte avec l’avant-garde : les formes sont architecturales, presque sculpturales, et pourtant parfaitement portables au quotidien. J’ai une paire de Maison Margiela x Gentle Monster MM007 que je réserve aux jours où je me sens invincible — elles me donnent une allure d’héroïne de roman graphique, une guerrière du trottoir parisien.
III. Un investissement émotionnel autant qu’esthétique
On me demande souvent : “Mais pourquoi dépenser 1000€ dans une paire de lunettes ?” La vraie question serait plutôt : pourquoi porter tous les jours un objet qui ne nous inspire rien ?
Les lunettes de luxe, ce sont des objets de désir et de pouvoir. Quand je porte mes Valentino V-Eyewear ou mes solaires Miu Miu Oversized Crystal, j’ai le sentiment de rehausser tout le reste de ma tenue, même en t-shirt blanc. Elles donnent de la prestance, un “je ne sais quoi” que ni maquillage ni sac à main ne sauraient égaler.
Et ce qui rend ces pièces uniques, c’est qu’elles traversent le temps. Elles ne s’usent pas : elles se patinent. Elles ne se démodent pas : elles deviennent vintage. Une paire de lunettes Thom Browne TB-011 que j’ai achetée en 2017 continue à attirer les compliments aujourd’hui — preuve qu’en matière de style, la qualité parle toujours plus fort que la tendance.
IV. Quand la mode s’en empare : la lunette au cœur du défilé
Il suffit de regarder les podiums des collections automne-hiver 2025-2026 pour comprendre que la lunette de luxe est désormais au cœur de la narration stylistique. Chez Miu Miu, elles encadrent les visages comme des masques futuristes. Chez Thom Browne, elles deviennent des éléments d’architecture portables. Valentino, quant à lui, les pare d’or et d’acier comme des ornements tribaux.
Je me souviens encore du moment où j’ai vu pour la première fois le modèle Gucci GG0956S sur un mannequin androgyne, vêtu d’un tailleur crème, sur fond de piano bar. Ce n’était pas juste un accessoire : c’était le point d’orgue du look, celui qui donnait à toute la silhouette son autorité silencieuse.
V. Comment je les porte : astuces et harmonies
👉 Astuce 1 : Équilibrer les volumes
Si votre monture est oversized, comme une Jacques Marie Mage Molino, pensez à dégager les cheveux ou à les attacher bas, pour éviter un effet “écrasé”. Les lunettes doivent dominer, pas se perdre dans la masse.
👉 Astuce 2 : La coordination subtile
Je coordonne toujours la teinte métallique de mes branches à mes bijoux. Or jaune avec or jaune, titane avec argent ou acier. Un détail discret qui change tout.
👉 Astuce 3 : Maquillage adapté
Avec des lunettes imposantes, je mise sur un teint parfait (merci Ilia Super Serum Skin Tint SPF30) et un rouge à lèvres intense. Les yeux se font plus discrets, souvent une touche de mascara waterproof comme le Lancôme Lash Idôle Waterproof et un trait de Make Up For Ever Aqua Resist Color Ink suffisent.
👉 Astuce 4 : Ne jamais oublier le soin
J’utilise chaque jour une lingette douce et le spray nettoyant Nuxe Eau de Beauté pour conserver l’éclat de mes verres. Rien n’est plus triste qu’une lunette couverte de poussière, même en Dior.
VI. Où les trouver : mes adresses fétiches
Je parcours souvent les sélections sur :
- Lunetist.fr : une pépite française dédiée aux montures de créateurs et pièces vintage rares.
- Le Bon Marché : leur sélection de lunettes est toujours pointue, notamment pour Dita, Chrome Hearts et Saint Laurent.
- Matchesfashion.com : pour découvrir des collaborations exclusives entre mode et optique.
- Farfetch : très utile pour trouver les modèles hors stock ailleurs, surtout les éditions limitées.
- Net-a-porter.com : leur sélection Gentle Monster et Miu Miu est exceptionnelle.
- Optical Factory Paris : showroom privé à Paris, où j’ai trouvé ma paire de Cutler and Gross dorée.
VII. Une nouvelle ère : la lunette comme manifeste culturel
Nous vivons une époque où les objets que nous portons sur nous racontent des récits profonds. La montre n’indique plus seulement l’heure : elle déclare notre rapport au temps. La chaussure ne protège plus seulement le pied : elle révèle notre façon de marcher dans la vie. De même, les lunettes ne se contentent plus de corriger une myopie ou de filtrer les UV — elles projettent une image, elles construisent un personnage, elles signent un style de vie.
Regardez autour de vous : les personnalités les plus marquantes portent toutes des lunettes audacieuses. D’Anna Wintour à Phoebe Philo, de Benoît Magimel à Sophie Fontanel, la lunette n’est plus périphérique : elle est centrale. Elle est armure, signature, provocation parfois, toujours affirmation.
VIII. Un monde vu à travers des verres précieux
Je ne sais pas s’il existe un objet du quotidien plus porteur de sens que les lunettes. Elles sont à la fois pratiques, symboliques, sensuelles, stratégiques. Elles nous accompagnent du matin au soir, du bureau à la plage, de l’hiver à l’été. Et quand elles sont bien choisies, elles deviennent presque invisibles tant elles font partie de nous.
Alors oui, elles peuvent coûter 800, 1200, 1500 euros. Mais peut-on vraiment mettre un prix sur l’objet que l’on porte le plus souvent sur soi, et qui façonne notre première impression ? Si je devais sauver un accessoire dans un incendie, ce ne serait ni mes escarpins Balenciaga ni mon sac Loewe. Ce serait ma paire de lunettes, sans hésitation.
Car à travers elles, je vois le monde. Et plus encore, je me montre à lui.
